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Dans la cuisine, c'est bien aussi...
29 octobre 2009

La superbe: pour ou contre ?

    La superbe. Benjamin Biolay. (2009)

En forme de Post-It.

      Première écoute. La superbe. Benjamin Biolay. L'album sort d'un chapeau de magicien. Je ne l'attendais pas mais l'évidence est là, à l'oreille, il y avait déjà ce manque des mots à venir, cet écho de la voix à avaler. Alors aussitôt, mettre en écoute. Et là, directement, aimer. C'est dingue. Ce violon, cette envolée voccale inattendue, ce piano, ce saxo jazzy en bout, ce tout. La première piste, l'éponyme, la merveilleuse, suffit à tout l'album. La suite n'est pas écoutée, retour au début, encore, encore. Première écoute bouclée. Résumé : La superbe, la superbe, la superbe... La superbe.
Deuxième écoute. Je me force à aller plus loin. Je trouve le double CD trop long, un peu prétentieux. J’ai peur de me lasser de tout cet amour qu’il narre. Il est brut, parfois neutre, obscène, tendre, ou passionnel, cet amour. Il est plein de ruptures. De douleur, de souvenirs, de ratés. Aussi hétéroclites que ce grand déballage de styles. Musicaux, j’entends et vous aussi
bientôt, peut-être ? Alors, de lassitude, un peu ; même si, parfois, la magie opère. Là dedans, il y a de vraies petites merveilles -cachées sous certaines fadeurs qui se laissent écouter, quand même, avec un peu de peine. J'en retiens quelques pistes... Que ce soit une question d’Héritage, non voulu, subi, tortueux, et chagrin, ou le spleen du Night Shop. Plus loin, il y a ces regrets déguisés, ces mal-vus et Tout ça me tourmente, fredonne-t-il mais qu’un peu, ne pas s’appesantir, et rire. Rire des fêlures, les noyer sous la pop guillerette d’Assez parlé de moi ! Pourtant, navré monsieur Biolay, mais cette demande, je la passe sous silence.
Enième écoute. Le Cd en mode shuffle. Il faut au moins cela pour en casser l’accoutumance de mes tympans. Et cela réussit. J’ai capté ce soir une autre réalité, une autre histoire, un truc vrai comme Benjamin Biolay sait raconter. Quelque chose qui ne m’aurait pas échappé si je ne sélectionnais pas mes préférences en lecture et me nourrissait chaque matin, réveil métro, MP3 aux oreilles, de paroles déjà chéries. Ce truc formidable, c’est le duo avec Jeanne Cherhal. Brandt Rhapsody, une vie en tranche façon
post-it.
Celui que je vous conseille de coller sur votre frigidaire :
« Benjamin Biolay. La superbe. Acheter. » 

Val'Air

.....

Biolay a le complexe Gainsbourg

           Je n'ai jamais tellement su si j'aimais ou détestais Benjamin Biolay. A la fois gentil génie et pur copieur. Agaçant. Oui, parce que, Benjamin Biolay a le complexe de Gainsbourg. On le sait depuis Rose Kennedy. Mais, depuis, rien a changé. Il fait chanter des actrices (mais malheureusement sans le génie du maître Serge qui nous donnait du Adjani ou Deneuve, Biolay se contente de Mastroianni), il parle de l'amour (mais sans humour, c'est toujours très sérieux et très triste, sans espoir), il fait de magnifiques duos (ce qui est notable avec Hardy et Cherhal), il a le cheveux gras, la bedaine de la bière (ce qui, entre nous, n'est pas très sexy), la clope au bec, les mots courants, familiers mais aux sonorités toutes musicales (conifères, train corail, ...), et il est amoureux de Lou Doillon. Donc, oui il a le complexe Gainsbourien. Tout en ressemblant vaguement à Nick Cave (quand celui-ci n'arborait pas sa barbe de papi).
Nous avons perdu le dandy propre sur lui, à la chevelure bien mise, aux mots percutants de douceur, à la musique de chambre pop-rock. Il me faisait alors bien plus penser à Neil Hannon. Le gendre idéal qui est maintenant devenu une caricature de lui-même en bad-boy infréquentable mais surdoué. Soit.
La Superbe n'a rien d'une superbe pour moi. Certes il y a toujours ces envolées lyriques de symphonie ou la mise en place parfaite du saxophone façon Amérique Noire des années 80 (mais là encore Gainsbourg l'avait déjà fait), il a toujours ces jolis mots (quoique cela commence à s'épuiser dans le répertoire), cette voix doucereuse qui prend la tête tout en l'apaisant...
Alors quoi ? Le design de l'album ne ressemble à rien, tout comme déjà Trash yéyé. La lourdeur de 23 chansons pèse sur mon moral, les duos ne mettent pas en valeur les invités, les thèmes se répètent tout comme la musique.
Bref, c'est du déjà vu, de la conserve enrobée d'un beau ruban pour faire passer le tout. Mais rien de transcendant. Si ce n'est, Brandt Rhapsody qui surpasse le reste de l'album dans sa qualité et son audace, on peut remercier Jeanne.
Mais ma foi, je resterai A l'origine...


    AnnaX.Elle

   

    Pour les petits porte-monnaies, en toute légalité à écouter, c'est par ici, ou à visionner, par là.


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Commentaires
T
ah non pas d'accord. Benjamin Biolay nous a créé <br /> une si belle planète avec LA SUPERBE;<br /> <br /> Brandt Rhapsodie est très bien ficelée mais c'est<br /> aussi la chanson la + vulgaire de l'album !<br /> <br /> Ah... les goûts et les couleurs...
Dans la cuisine, c'est bien aussi...
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